La méthode BIM repose sur l’utilisation d’une base de données collaborative, remplie par tous les intervenants d’un chantier. À partir de ces informations, un jumeau numérique du bâtiment est créé, qui peut notamment prévoir toutes les étapes de son cycle de vie. Cette maquette 3D se révèle particulièrement utile pour la maintenance des bâtiments et, in fine, les exploitants, qui peuvent anticiper les opérations à prévoir au fil du temps de manière très précise.
Maintenance des bâtiments et exploitation au cœur de la stratégie BIM
Le BIM, Building Information Modeling, constitue une véritable méthodologie à part entière, qui inclut le développement d’une maquette numérique. Celle-ci est réalisée grâce à une base de données collaborative complète, remplie et mise à jour par l’ensemble des intervenants sur le projet, qui permet notamment de visualiser l’édifice avant même qu’il sorte de terre et de prévoir les coûts impliqués dans sa construction. Or, selon les divers experts, les frais d’exploitation d’un édifice représenteraient entre 75 et 80 % de son coût total.
L’un des principaux objectifs du BIM consiste donc, en réalité, à optimiser la performance des bâtiments sur le long terme en favorisant une gestion moins coûteuse et plus écologique. Cette méthodologie s’inscrit ainsi dans une démarche plus globale de digitalisation du secteur du BTP et il paraît erroné de la limiter à la seule création du jumeau virtuel d’un bâtiment à construire. En effet, le BIM se révèle particulièrement utile lors de la phase GEM, Gestion, Exploitation et Maintenance.
Le jumeau numérique au service de la maintenance des bâtiments
La maquette numérique conçue grâce à la méthodologie BIM regroupe les références de chaque élément présent dans le bâtiment, depuis les clous et les vis jusqu’aux gaines électriques, en passant par les dalles des faux plafonds. De ce fait, elle offre la possibilité à l’exploitant de prévoir l’évolution de chaque canalisation ou installation électrique d’un bâtiment, par exemple, mais aussi de consulter en temps réel la consommation énergétique de tous les équipements.
Il semble indispensable, pour obtenir une maquette fiable, de prendre le temps de réfléchir à sa conception. En pratique, différentes maquettes métiers, rejoignent par la suite une maquette fédérée, aussi appelée « master maquette », afin d’organiser correctement le projet et de le rendre plus facilement compréhensible par tous. C’est pourquoi, plus les informations intégrées à la base de données s’avèrent pertinentes et précises, plus le jumeau numérique se révélera complet et exploitable.
Optimiser sa gestion post-construction en 3 étapes
Après l’étape de réflexion sur les différentes maquettes à mettre en place, vient le temps de concevoir le jumeau numérique entier à partir des informations indispensables pour assurer la gestion du bâtiment plus tard.
Définir ses besoins et les cas d’usage
Les données intégrées dans la maquette BIM doivent faciliter le quotidien des exploitants lors des opérations de maintenance, elles doivent donc apparaître de manière claire et surtout, prévoir les divers scénarios possibles. C’est pourquoi l’une des premières choses à faire consiste à lister les cas d’usage de chaque intervenant dans le cadre du BEP (PEB). Tous les professionnels impliqués sur le chantier doivent impérativement remplir la base de données pour une maintenance simplifiée, depuis les architectes jusqu’aux géomètres. Les exploitants eux-mêmes ont d’ailleurs intérêt à exprimer leurs besoins dès le début du projet, afin que ceux-ci soient pris en compte au moment de la construction.
Le facility manager peut aussi indiquer, au cours de cette étape de réflexion, les attentes et besoins dont il a connaissance. Le recueil des besoins et des cas d’usage s’avère primordial car il fixe l’implication et le rôle de chacun et structure la démarche BIM finale.
Faciliter le partage d’informations grâce aux bons outils
Le partage des informations fait partie des éléments clés de la réussite d’une stratégie BIM. Une fois que tous les cas d’usage ont été définis et la base de données, remplie, il devient nécessaire de formaliser toutes ces informations pour assurer le suivi du projet et faciliter la maintenance. Cette étape implique de rédiger des documents en respectant certaines normes précises et de prévoir un système de gestion de maintenance assistée par ordinateur, GMAO. En effet, tous les acteurs emploient des outils variés, comme des outils de CAO, GMAO, CAFM ou de GTB, par exemple, qui selon les besoins, permettront les échanges avec la maquette BIM générale.
Produire un document rassemblant toutes les données nécessaires
Plusieurs logiciels peuvent alimenter le BIM et servent justement à instaurer un cadre de gouvernance de la donnée, pour définir les procédures de partage et d’échange des informations. D’autres outils permettent de rédiger les documents au bon format, tels que ceux développés par buidingSMART, qui incluent déjà les normes ISO à suivre, notamment la norme NF EN ISO 19650. En effet, pour demeurer valides sur le plan légal, les documents produits dans le cadre du BIM doivent obéir à plusieurs règles et suivre à la fois des normes ISO et d’autres, plus locales.
Le jumeau numérique conçu grâce à une stratégie BIM se révèle très utile dans la phase de maintenance des bâtiments. Grâce à toutes les informations stockées dans sa base de données, il peut prévoir de façon très précise les opérations de réparation ou de remplacement à prévoir tout au long du cycle de vie d’un édifice. Pour que cette méthode fonctionne, il demeure cependant indispensable de bien réfléchir au cas d’usage et à l’organisation de l’information, afin que la maquette reste complète, à jour, compréhensible et accessible par tous les exploitants.