Pour Benoît Berthe et Thomas Lion, cofondateurs du cabinet de conseil suisse BIMaccess, la méthodologie est la voie royale pour disposer, dès le départ, d’une vision totale du bâtiment et de ses besoins, et d’en optimiser l’exploitation.
L’adoption du BIM est-elle la même que l’on soit une PME ou un grand groupe ?
Bien entendu, il existe des différences. Pour appliquer la méthode BIM, il est nécessaire de disposer d’outils qui coûtent un certain prix. A cela, il faut ajouter la nécessaire montée en compétence des mandataires qui doivent être formés à leur maniement. Durant le temps de la formation, ces salariés seront, mécaniquement, moins productifs au regard de leurs tâches traditionnelles. L’ensemble de cette transition va peser plus lourdement sur les petites entreprises que sur les grandes, mieux armées pour y faire face. Il existe donc bien une problématique spécifique aux PME. En revanche, il est intéressant de noter que les petites structures, plus agiles, vont souvent déployer une meilleure vision et davantage de volontarisme. Elles savent que le BIM est une voie de choix pour optimiser la méthode de travail. Il y a donc un intérêt particulier à les soutenir durant cette transition.
Sur le terrain, et d’après votre expérience, en quoi la méthode BIM s’avère particulièrement efficace ?
BIMaccess se place principalement en assistance auprès des maîtrises d’ouvrage dans la perspective de la phase d’exploitation. On souhaite promouvoir les apports du BIM en matière de gestion des bâtiments, de maintenance, en somme de toutes les applications liées au fonctionnement et qui peuvent être ainsi optimisées. La méthodologie BIM permet de disposer de la vision la plus à jour du parc immobilier, des installations techniques, des équipements, et des surfaces à disposition. En conséquence, il est possible de partir de cette base pour immédiatement simuler des rénovations, imaginer de nombreux cas d’usage qui aideront grandement les exploitants, etc.
Le BIM permet d’assurer la continuité entre la construction d’un bâtiment et son cycle d’exploitation. Mais, dans les faits, il s’agit de deux mondes qui communiquent très peu entre eux…
De notre côté, lors de nos présentations, nous insistons sur le fait qu’il existe un hiatus entre le monde de la construction et celui de l’entreprise. Il s’agit d’un point de rupture qui se traduit par le fait que le gestionnaire du bâtiment n’a pas les mêmes besoins que celui qui l’a construit. Or, selon notre approche, le bâtiment est une entité qui doit être envisagée de manière globale. Aujourd’hui, les architectes, les ingénieurs, les constructeurs, doivent prendre en compte l’utilisation du bâtiment dès le départ (phases de conception et de construction).
C’est devenu une nécessité ? Effectivement. De cette manière, ils vont pouvoir fournir aux exploitants les données nécessaires à son cycle de vie. Le BIM va permettre de rapprocher ces deux mondes. Dans cet ensemble, BIMaccess va intervenir le plus en amont possible, lors de la phase de construction, voire de projet. Concrètement, nous accompagnons la maîtrise d’ouvrage pour qu’elle définisse ses besoins en exploitation et les transmettons à l’équipe projet et construction de façon structurée. Ensuite, nous faisons l’intermédiaire afin de nous assurer que la maîtrise d’œuvre les intègre correctement pour garantir à notre client (la maîtrise d’ouvrage le plus souvent) qu’il pourra bien réceptionner et utiliser ces informations pour ses besoins en exploitation. Nous conseillons et accompagnons nos clients dans l’implémentation de la méthodologie, en prenant en charge les différentes étapes nécessaires à la réussite d’un projet BIM.