Bien connu des professionnels du bâtiment, le DOE, Dossier des Ouvrages Exécutés, comporte tous les documents relatifs à la construction d’un bâtiment : notices techniques, notes de calcul, plans…
Ce dossier est indispensable à la bonne gestion d’un ouvrage tout au long de son cycle de vie (travaux de maintenance, réhabilitation, extension, etc) car il permet d’en connaître toutes les spécificités techniques.
Qu’est-ce que le DOE ?
Le DOE (Dossier des Ouvrages Exécutés) est un dossier technique regroupant l’ensemble des informations sur la construction d’un bâtiment ou d’une infrastructure. Il est généralement remis par le maître d’oeuvre au maître d’ouvrage à la fin des travaux et peut inclure des plans, des schémas, des notices techniques, des comptes rendus de tests, des certificats de conformité, etc. Le DOE est utilisé pour assurer le suivi et l’entretien du bâtiment tout au long de sa durée de vie.
Contenu d’un DOE
Le dossier des ouvrages exécutés (DOE) comprend un ensemble de données qui représentent l’état du bâtiment tel qu’il a été construit au moment de sa livraison. Les données géométriques sous forme de plans ainsi que les informations et la documentation y afférentes y sont intégrées de manière exhaustive.
À l’origine, le DOE se présente sous format papier sous forme de classement pertinents. Cependant, son accès peut s’avérer problématique en raison de la difficulté à retrouver rapidement les données recherchées, ce qui peut causer des pertes de temps et des retards dans la réalisation des projets. De plus, le classement papier est plus susceptible d’être perdu ou endommagé par le temps ou les causes extérieures.
Avec l’avènement de l’ère numérique, le DOE a connu une transformation majeure. Il est désormais dématérialisé, avec les plans en format DWG et PDF, des liens vers des sites internet, etc. Toutefois, la structuration des données n’est pas toujours optimale, et celles-ci sont souvent éparpillées dans de multiples dossiers, ce qui rend leur accès difficile. Néanmoins, cette évolution représente une amélioration significative par rapport au format papier, car les données sont plus facilement partageables et consultables.
Il contient un ensemble d’informations telles que :
- chaque fiche technique ;
- chaque note de calcul ;
- chaque information sur les matériaux utilisés ainsi que les plans conformes à la réalisation ;
- tous les documents liés à la conception et construction d’un bâtiment.
Il s’agit donc d’une base de données indispensable pour assurer sa maintenance par la suite ou pour construire des extensions.
Quid du DOE BIM ?
Le DOE BIM est un concept différent qui repose sur une approche numérique basée sur des modèles BIM.
Dans cette approche, les plans livrés dans le DOE sont issus des modèles BIM et les documents fournis dans le DOE sont liés aux modèles BIM, accessibles depuis le modèle par hyperlien.
Les modèles BIM, tel que construit, font partie intégrante du DOE, offrant ainsi une vue exhaustive de la construction. Cette méthode présente des avantages significatifs, notamment une structuration des données qui les rend facilement accessibles, et une quantité importante de données qui peuvent être extraites facilement sous forme de base de données (nomenclatures d’éléments, par exemple).
Comment exploiter son DOE BIM ?
En théorie, le DOE BIM, étant un livrable contractuel, est figé et représente le bâtiment dans son état livré. Par conséquent, il n’est pas possible de faire du BIM exploitation avec ce DOE. Pour l’exploitation, il est nécessaire de disposer d’une maquette BIM exploitation, qui, contrairement au DOE BIM, n’est pas figée et évolue avec le temps. Cette maquette permettra de gérer les données d’exploitation et de maintenance du bâtiment de manière dynamique.
Comment obtenir une maquette BIM exploitation ?
Pour obtenir la maquette BIM exploitation, deux options sont envisageables :
- Utiliser la maquette DOE comme base pour la maquette BIM exploitation. Dans ce cas, à réception du DOE BIM, le maître d’ouvrage copie la maquette BIM DOE et la met dans son environnement d’exploitation. Il est donc primordial, dès le début du projet, de définir les exigences de cette maquette BIM exploitation afin qu’elle soit intégrée dans les livrables dûs par les mandataires à la fin du projet, à livrer en même temps que le DOE BIM.
- Créer une maquette BIM exploitation à partir de la maquette DOE, mais en supprimant certains éléments tels que définis dans les exigences de cette maquette. Encore une fois, il est essentiel de définir les exigences de la maquette BIM exploitation dès les premières phases du projet afin qu’elles soient intégrées dans les livrables finaux.
Il est important de souligner l’importance de définir très tôt comment sera gérée la maquette BIM en exploitation afin d’intégrer ces besoins au plus tôt dans le projet, si possible dès la phase de sélection des architectes et ingénieurs.
Pour obtenir une maquette BIM exploitation, il est essentiel d’analyser dès le début du projet l’écosystème IT d’exploitation et de définir les besoins en termes de BIM. Il est recommandé de traduire ces besoins dans le cahier des charges BIM avant le concours. Cela permettra de réduire les éventuels surcoûts, car demander deux maquettes différentes en fin de projet (DOE et exploitation) peut engendrer des coûts supplémentaires de la part des bureaux d’architectes et ingénieurs. Pour éviter cela, une solution consiste à définir un livrable de maquette DOE similaire à la maquette exploitation afin de n’avoir, lors du passage à l’exploitation, qu’à copier la maquette DOE vers son environnement d’exploitation (comme expliqué dans l’option précédemment citée).
Utiliser son DOE BIM de manière efficace
Pour s’avérer réellement efficace, un DOE BIM parfaitement réalisé doit ensuite être utilisé correctement. Il convient donc, avant de se lancer dans la création d’un jumeau numérique du bâtiment, de bien définir plusieurs points : Quels éléments souhaite-t-on voir dans le modèle BIM ? Quelles informations associées ? À quelle phase ? Par qui ? Et les besoins du MO dans tout ça ? Pour quels usages ensuite ?, etc.
La méthode de travail du BIM implique chaque professionnel intervenant sur le chantier, parmi les détails importants à définir figurent donc le format et le langage utilisés. La maquette finale doit demeurer compréhensible par tout le monde. De plus, le DOE reste un document vivant : des mises à jour peuvent survenir tout au long du chantier et il faut absolument les renseigner dans le dossier, sous peine de réaliser une maquette virtuelle inexacte.
Pour toutes ces raisons et parce que l’approche BIM nécessite une vraie rigueur et une bonne maîtrise des outils, il convient de bien sensibiliser et former chaque acteur du chantier au BIM pour un résultat optimal et fonctionnel.
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