La mise en place d’une méthodologie BIM s’accompagne souvent de l’intégration d’outils informatiques flambants neufs. Beaucoup de professionnels choisissent alors d’investir dans des nouvelles technologies et des logiciels dernier cri offrant de multiples fonctionnalités et options, mais cette démarche peut s’avérer risquée.
Complexité des processus, difficultés lors de la prise en main des outils, avalanche de changements technologiques soudain… Les opérationnels ont parfois du mal à suivre ces évolutions, ce qui peut porter préjudice à l’ensemble du projet. Pour que la mise en place du BIM ne devienne pas trop chaotique, il semble judicieux de commencer par identifier ses besoins et de partir des solutions existantes pour une instauration progressive de la méthodologie et des outils associés.
Bien définir ses besoins à court et moyen terme
La première étape pour réussir la mise en place d’une stratégie BIM, qui implique beaucoup de changements pour les opérationnels, consiste à bien identifier les besoins qui justifient cette transformation.
Pour que tout se passe bien, il semble indispensable d’intégrer, dès le début du projet, les utilisateurs amenés à prendre en main la méthodologie et les nouveaux outils liés au BIM, afin de s’assurer qu’ils comprennent leur utilité et qu’ils les apprivoisent. Instaurer une méthodologie de travail telle que le BIM nécessite de procéder par étapes et il convient également de prioriser les besoins établis en fonction de leur valeur ajoutée à court, moyen et long terme.
Enfin, pour commencer, mieux vaut se concentrer sur un nombre limité de cas d’usage pour éviter de s’éparpiller et de se perdre en voulant utiliser toutes les possibilités du BIM avec toutes les complexités associées.
Mettre en place sa stratégie BIM de manière progressive
Instaurer une méthodologie BIM implique de nombreux changements, notamment au niveau des processus de travail. La mise en place du BIM constitue donc une petite révolution pour les professionnels sur le terrain, qui n’ont pas toujours le temps ou la disponibilité mentale pour se renseigner à fond sur le sujet.
Pour que cette transformation se passe bien, il paraît primordial de tenir compte de son impact sur le plan humain et de réfléchir à une mise en place progressive du BIM afin d’accompagner sa prise en main.
À partir des besoins évoqués et des difficultés rencontrées par les utilisateurs mais aussi des outils existants, il est tout à fait possible de concevoir une stratégie pour instaurer le BIM petit à petit et ainsi, garantir que toutes les parties impliquées comprennent ses enjeux et son fonctionnement. Imposer une trop grande quantité de changements d’un seul coup reste le meilleur moyen de susciter le rejet de tous les utilisateurs finaux, qui ne se sentiront pas écoutés et surtout, dépassés par l’ampleur de la transformation.
Intégrer la méthodologie BIM à l’écosystème informatique existant
S’il reste tentant d’investir dans des outils technologiques pourvus de mille fonctionnalités et options, ce choix peut s’avérer très déstabilisant pour les utilisateurs finaux, qui ont besoin de temps pour les prendre en main, non sans difficulté. Instaurer le BIM peut se faire progressivement en se basant sur les outils déjà présents et maîtrisés par les opérationnels.
Par exemple, certaines manipulations peuvent être réalisées à partir d’une base de données configurée correctement. Si cet outil ne peut suffire à l’utilisation du BIM sur le long terme, cette nouvelle manière de s’en servir permet d’accompagner le changement en interne pour implémenter, au fur et à mesure, de nouveaux outils plus perfectionnés.
De même, il est possible de commencer par associer la méthode BIM avec une GMAO, Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur ou bien encore une solution CAFM, Computer Aided Facility Management existante. En effet, combiner les informations techniques d’un équipement inclus dans ces outils avec un outil BIM permet de créer de premiers processus BIM exploitation intéressants pour démarrer et se familiariser. Cette technique simplifie la gestion des données et aide les utilisateurs à se familiariser avec l’implémentation du BIM, par exemple en donnant un accès facilité aux fiches et informations techniques.
Tester les premiers processus développés sur un projet pilote
Il semble, de ce fait, plus avisé dans un premier temps, d’adapter le BIM au mode de travail des opérationnels plutôt que l’inverse, afin que chaque partie concernée comprenne l’utilité de ce changement sans le rejeter en bloc.
Un bon moyen d’y parvenir consiste à tester les premiers processus mis en place avec un projet pilote sur un bâtiment existant. De cette manière, chacun peut prendre la mesure des transformations à venir sans que l’ensemble de son travail ne soit bouleversé d’un seul coup. Là encore, il convient de choisir ce projet collectivement, pour que les utilisateurs finaux s’impliquent et deviennent acteurs de la mise en place du BIM.
La mise en place de la méthodologie BIM s’accompagne de nombreux bouleversements technologiques mais aussi humains. S’il demeure évidemment tentant d’acquérir de nouveaux outils dotés de dizaines de fonctionnalités et d’options intelligentes, cette démarche peut totalement perdre les utilisateurs finaux, déboussolés par la quantité de transformations soudaines impliquées par ce choix. Mieux vaut accompagner le changement auprès d’eux en adaptant des outils existants au BIM pour ensuite implémenter des logiciels plus pointus au fur et à mesure et ainsi, sortir des usines à gaz inaccessibles et décourageantes.
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